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Tourisme français : Le déclin se confirme et s’amplifie !

Photo YB

Ci-dessous, un article rédigé en juin 2010. Force est de constater que rien n’a changé en 6 ans. Il semblerait même que la perte d’attractivité touristique de la France s’emballe. La faute aux tensions sociales, aux attaques terroristes, au marasme économique ambiant.

«Tourisme, secteur stratégique pour la France». «Tourisme, l’arme anti-crise». «Tourisme, moteur de relance économique». Comme à La Samaritaine, jadis, «on trouve tout dans le tourisme», toutes les solutions à nos problèmes. Reste que la France perd de son attractivité.

C’était un peu surréaliste cette présentation à la presse (il y a 6 ans, le 23 juin 2010, mais le sujet reste d'actualité). Face à une dizaine de journalistes : Renaud Donnedieu de Vabres et Christian Mantei, respectivement Président du Conseil d’administration et Dg d’Atout France, l’entité qui représente la destination.

Objet du point presse : «La Stratégie de la Destination France sur 10 ans». Mais sur place, pas de télés, pas de radios, pas de grands quotidiens d’informations générales et économiques, juste quelques journalistes méritants de la presse professionnelle. Maigre parterre.

C’est dire si les grands médias s’intéressent à la «Stratégie de la Destination France» et du tourisme dans son ensemble qui, pourtant, contribue le plus au solde positif de notre balance des paiements, qui génère 6,3% de notre PIB, et qui – par la seule hôtellerie-restauration – est le quatrième employeur privé de l’économie française. C’est dire…

«Le tourisme français est en perte de vitesse»

Pourtant, ne serait-ce que pour le constat, ce point presse valait le déplacement. Une confirmation : « Le tourisme français est en perte de vitesse », concède sans détour l’ancien ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres qui insiste :

« En termes de création de richesses (de recettes), la France n’est plus la première destination. Si le marché mondial est en très forte expansion, notre part de marché ne cesse de baisser (1), comme la durée des séjours. Notre image se détériore. C’est préoccupant ! ».

Et Christian Mantei d’en ajouter une couche bien épaisse pour ceux qui n’auraient pas compris :

« Il faut assumer d’être à présent en troisième position. Il faut constater que la France a perdu de son attractivité, pas sur les courts séjours mais sur les vacances (ce que révèle une étude réalisée en Grande-Bretagne). Je vais vous livrer un scoop ! 9 milliards ont été investis dans le tourisme en France en 2009 (nouvelles infrastructures, rénovations…) contre 12 milliards l’année précédente ».  Ça donne à réfléchir quand des dizaines de destinations touristiques émergentes investissent massivement.

Objectif : 3,5% de croissance annuelle sur 10 ans

Mais ce constat plutôt sévère ne contrarie pas les ambitions des «patrons» d’Atout France qui s’appuient sur cette fameuse (fumeuse ?) «Stratégie de la destination sur 10 ans» pour relancer son attractivité. L’objectif ? Arriver à 49 milliards de recettes d’ici 2020 (soit 3,5% de croissance par an) en ciblant : les Seniors des pays matures, les classes moyennes des pays émergents, les jeunes des marchés matures, les événements et rencontres professionnelles, les familles et le «village mondial» («miser sur quelques grands leaders, porte-parole d’une destination France rénovée, modernisée» – c’est écrit comme ça dans le dossier de presse !). Le tout, à partir d’une puissante stratégie de communication orchestrée autour de la marque «Rendez-vous en France».

Avec quels moyens ? Euh… 80 millions d’euros par an (le budget total d’Atout France, pris en charge à 50% par l’État), quand notre principal concurrent en Europe (l’Espagne) dispose de moyens 5 fois plus importants. Voilà un chiffre qui donne la mesure d’une ambition… limitée de ce côté-ci des Pyrénées.

La France n’a pas les moyens de ses ambitions

Si le constat et les ambitions ont été détaillés, les raisons du déclin, elles, ont été passées sous silence. Et quelles sont-elles justement ? Un petit jeu de comparaisons avec l’Espagne suffit à les identifier :

• Des villes (notamment Paris, Lyon, Marseille, Nice) qui vivent sur leurs acquis et peinent à renouveler leur offre, quand l’Espagne, elle, a investi massivement (peut-être trop parfois à en croire les agences de notations) dans le rayonnement international de ses métropoles régionales : Barcelone, Séville, Valence…

• Des infrastructures inadaptées aux familles (en dehors des campings français qui tirent leur épingle du jeu).

• Un rapport qualité/prix qui n’est pas au rendez-vous, notamment dans la restauration qui a pourtant bénéficié d’une baisse importante de la TVA en 2009.

• Un accueil qui laisse toujours à désirer et la pratique déficiente des langues étrangères.

• Des contraintes de plus en plus fortes qui font de nos centres-villes et de nos lieux de villégiatures, des no man’s land une fois minuit sonné. Parmi tant d’autres explications…

N'ayons pas peur de l'écrire : On s'emmerde un peu en France ! Ce n'est pas ou plus un pays festif.

Le tourisme français a perdu ses valeurs

Il faudra plus qu’une «Stratégie de la Destination France» pour relancer l’attractivité de notre pays en Europe et dans le monde. Il faudrait surtout que les Français renouent avec les valeurs qui furent les leurs et qui semblent s’effilocher au fil des années : Innovation, inventivité, fête et joie de vivre, gastronomie… pour ne parler que de celles-ci. Sans oublier un budget de promotion de la destination à la hauteur des objectifs fixés.         

(1) En 9 ans, la part de marché de la France au sein de l’Europe est passée de 19,6% (en 2000) à 16% (en 2009).

© Texte et Photo - Toptrip.tv – Un article rédigé en juin 2010

Rajout de la rédaction en 2016 : L'objectif de 3,5% d'augmentation annuelle des recettes n'a probablement jamais été atteint. Aux handicaps évoqués succinctement en 2010 s'en ajoutent d'autres plus contemporains : Tensions sociales, attaques terroristes et marasme économique.

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